A 64 ans, l’actuel président du Brésil est plus que jamais une menace pour la forêt amazonienne, véritable poumon pour la Terre. Le brésilien, connu pour sa politique conservatrice ne semble pas affecté par le réchauffement climatique et par l’avenir de la planète.
Si pour beaucoup de monde le 1er janvier 2020 est synonyme d’un nouveau cycle chargé en bonnes résolutions, pour les brésiliens, il marque aussi le premier anniversaire de l’investiture de leur président Jair Bolsonaro. En effet, celui qui était il y a à peine un an un simple candidat du parti social-libéral (extrême droite), a soufflé la bougie de la première de ses 4 années au pouvoir. Très contestée, la politique d’extrême droite mise en place par le président donne lieu à de nombreuses manifestations. En mai dernier, plus d’1,5 millions d’étudiants s’étaient réunis dans les rues du Brésil pour protester contre les réformes imposées par Bolsonaro, notamment les coupes budgétaires de 30% annoncées dans les universités publiques.
Bolsonaro en quelques mots
En l’espace d’un an, Jair Bolsonaro a rejoint le footballeur Neymar au rang des brésiliens les plus renommés en France et même plus généralement dans le monde. Cet ancien militaire devenu capitaine s’est lancé dans la politique dans les années 90 avec le parti démocrate chrétien. Très rapidement, Bolsonaro se fait connaître et surtout entendre puisqu’il tient régulièrement des propos ouvertement homophobes, racistes et misogynes. En 2003, il choque de nombreux brésiliens en s’attaquant à une députée qui dénonçait les viols massifs pratiqués par les militaires lors de la dictature. Bolsonaro l’interpelle et lui dit « Il y a quelques jours tu m’as traité de violeur. Et j’ai dit que je ne te violerai pas parce que tu ne le mérites pas ! ». Si depuis, le président s’est excusé en affirmant que les femmes était une priorité de son mandat, cet épisode illustre bien le personnage et le genre de polémique qu’il peut créer.
En juillet dernier (quelques jours seulement après s’être excusé à propos de la polémique précédente), le président brésilien s’était attaqué publiquement au couple Macron en commentant un post, se moquant du physique de la première dame. Plus récemment encore, le chef d’état s’est étonné de la médiatisation que reçoit Greta Thunberg, la jeune activiste écologique élue personnalité de l’année 2019 par le magazine Times : « C’est impressionnant de voir l’importance que les médias accordent à une gamine comme elle ! » s’étonne-t-il le 10 décembre dernier.
Pourtant malgré les nombreuses polémiques à son sujet, le président reste pour inébranlable notamment grâce à ses électeurs, nombreux dans l’Ouest du pays, et plus particulièrement dans les régions de Rondônia et Acre qui s’accordent à ses idées conservatrices et surtout catholiques.
L’écologie en grand danger
« Il suffit de manger un peu moins. Vous me parlez de pollution environnementale. Il suffit de faire caca un jour sur deux, ce sera mieux pour tout le monde » expliquait ironiquement Bolsonaro à un journaliste lui demandant comment associer croissance et préservation de l’environnement tout en relevant le défi de nourrir la population mondiale. Si la réponse du président laisse à penser que la préservation de l’environnement n’est pas le point essentiel de sa politique, les actes de ce dernier prouvent que la forêt amazonienne, le poumon de la Terre, est en grand danger.
En juillet dernier, une étude menée par l’INPE a alerté la population brésilienne puisqu’elle affirmait que la déforestation de l’Amazonie avait augmenté de 278% en un à peine un an. Une nouvelle polémique que le président balaye une nouvelle fois avec ironie : « En dehors du Brésil, je suis le capitaine tronçonneuse » déclare-t-il à propos de cette statistique qu’il juge mensongère.
Pourtant Bolsonaro est bel et bien le garant de cette forêt si précieuse pour la préservation de la Terre et il est entièrement responsable de ces chiffres.
Pour comprendre le fonctionnement et la raison de la déforestation de la forêt amazonienne, il faut se pencher sur deux éléments : les pâturages responsables de 65 à 70% de la déforestation, et l’agriculture notamment celle du soja puisque le pays en est le premier exportateur dans le monde, qui elle représente 25 à 30% de celle-ci selon Mongabay.
Une véritable menace
Malgré ces chiffres alarmants, il faut aussi souligner que depuis 2012, le taux de déforestation stagne grâce à la politique de l’ancien président Lula qui a énormément réduit le taux de déforestation en passant de 28 000 km2 en 2004 à 4500 km2 en 2012.
Les chiffres donnés par l’INPE sont donc réellement inquiétants quand on sait de quoi était capable le gouvernement brésilien il y a moins de 20 ans.
Ces deux photos prisent par la NASA en 2000 et en 2012 illustrent bien les dégâts de la déforestation qui ont poussés Lula à agir sur l’encadrement de la déforestation de l’Amazonie. Le Brésil limite donc la casse depuis 8 ans grâce à une politique orientée sur la protection de la plus grande forêt tropicale au monde.
Cependant la véritable goutte d’eau qui pourrait condamner définitivement l’Amazonie serait si Bolsonaro décidait de changer les lois du Brésil à propos de la déforestation. Si ces lois sont un jour modifiées, on devrait retrouver en l’espace de quelques mois les terribles chiffres de 2004. Si pour l’instant le chef du gouvernement brésilien n’a pas encore touché à ces lois, il a d’ors et déjà réduit le budget de nombreuses ONG comme celle de l’INCRA visant à venir en aide aux populations indigènes.
Des solutions pour sauver l’Amazonie ?
Ce n’est donc plus une surprise, la forêt amazonienne est en danger, désormais chaque seconde est comptée, d’autant plus que la nature n’est pas tendre avec cette région du monde puisqu’elle a été victime de violents feux lors de l’été 2019.
Les solutions sont donc peu nombreuses mais elles existent. La meilleure façon de s’opposer à la déforestation serait que les pays refusent d’importer du soja ou du boeuf tant que ces produits ne seront pas porteurs d’une certification attestant que la culture ou l’élevage n’ont pas participé à cette déforestation. Malheureusement, il est peu probable de voir les pays suivre cette idée puisqu’elle demanderait un important investissement économique.
Enfin, des petits gestes à l’échelle humaine peuvent permettre de limiter les dégâts, comme par exemple d’installer le moteur de recherche Ecosia qui a promis qu’ils utiliseraient l’argent généré par les recherches des utilisateurs pour planter 1 million d’arbres en Amazonie.
Bolsonaro est donc bel et bien le cancer de l’Amazonie. La situation de la forêt tropicale est de plus en plus inquiétante d’autant plus qu’au delà du fait qu’elle est un véritable poumon pour la planète, elle abrite encore des populations indigènes ainsi que de nombreuses espèces animales et végétales qui se retrouvent chaque jours un peu plus en danger.
Sources du dossier
Wikipedia :
–https://fr.wikipedia.org/wiki/Jair_Bolsonaro
–https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lection_pr%C3%A9sidentielle_br%C3%A9silienne_de_2018
Le Point :
La Croix :
–https://www.la-croix.com/Monde/Deforestation-trois-forets-tropicales-danger-2019-08-25-1201042977
L’Express :
Le Monde :
RFI :
RTBF :
20 Minutes :
Libération :
Ecosia :
– https://fr.blog.ecosia.org/un-million-darbres-pour-le-bresil/
Barnabé Devaux 